La production passe par les stades "classiques" que sont l'estampage de l'argile et le séchage dans des moules, puis vient la finition et la cuisson.
Les techniques de production ont évolué dans le temps, avec des moules qui pouvaient être de type "ouverts" ou "fermés", un travail de l'argile par coulage ou par estampage, des épaisseurs de pâte plus ou moins importantes...
J'ai étudié et testé ces différentes techniques, celle en usage du IIe au Ve siècle est à mon avis la plus aboutie, c'es celle que j'ai choisie, depuis 2005 je fabrique mes lampes par estampage en moule fermé, avec une pâte d'épaisseur moyenne de 3 mm après cuisson. Ce qui permet d'obtenir des lampes solides et de bonne qualité.
Un moule ouvert ou fermé ?
La technique du moule ouvert est la plus ancienne, probablement inventée vers le IIIe siècle avant notre ère à Alexandrie, c'est aussi la plus artisanale, les deux parties du moule ne peuvent pas s'assembler, le séchage de l'argile s'effectue à l'air libre. Quand l'argile des deux parties est assez sèche, mais pas trop - il faut la surveiller - on procède à l'assemblage des deux parties de la lampe avec une colle d'argile liquide. Cette opération est délicate et risquée, il faut que les deux parties soit bien alignées et un faux mouvement peut déformer une lampe encore très malléable. |
La technique du moule fermé est apparue plus tardivement et les deux techniques ont cohabité jusqu'au VIe siècle. De très artisanale au début la production des lampes s'est normalisée et est devenue industrielle dans l'Empire romain vers le Ier siècle .
Des manufactures où l'on produisait des lampes en quantité sont apparues, le moule fermé est devenu un outil normalisé permettant une bien meilleure qualité de production. Les petits ateliers, où les potiers produisaient des lampes à côté de la vaisselle ou des amphores, ont souvent conservé l'usage des moules ouverts. Les moules fermés sont probablement apparus vers le IIe siècle avec ces grandes manufactures. Les deux parties du moule peuvent s'assembler, grâce à la présence de tenons et mortaises. Avant l'assemblage des deux parties du moule on ajoute un joint d'argile qui va souder les deux parties de la lampe. Une fois le moule fermé le séchage de l'argile s'effectue plus lentement mais la soudure entre les deux parties de la lampe n'en est que meilleure. |
Moule original romain, avec système de tenons-mortaises. Tunisie - IVe - Ve siècle. |
Je fabrique en atelier avec cette technique du moule fermé qui permet une grande qualité de production, mes moules sont proches de ceux du IIIe-Ve siècles.
Lors des animations en public je présente ces deux techniques, j'explique leurs évolutions et les raisons de celle-ci.
Une fois le moule fermé le séchage de l'argile s'effectue plus lentement mais il est parfait.
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